L’achat d’un bien immobilier est souvent un investissement important, et de nombreuses personnes choisissent de franchir ce cap en s’unissant avec des partenaires. Cela permet de partager les frais d’achat ainsi que les différents coûts liés à la possession du logement (entretien, réparations, etc.). Acheter un bien immobilier à plusieurs peut ainsi être une solution intéressante, sous certaines conditions. Dans cet article, nous passerons en revue les différentes manières d’envisager cette démarche et les aspects juridiques à prendre en compte.
Les alternatives pour acheter un bien immobilier à plusieurs
Il existe principalement deux façons de réaliser un achat immobilier à plusieurs :
- L’indivision
- La société civile immobilière (SCI)
L’indivision
L’indivision consiste, pour les acquéreurs, à acheter ensemble un bien immobilier et à le posséder tous en tant que propriétaires indivis. Chaque personne sera donc propriétaire d’une quote-part du logement, généralement proportionnelle à sa contribution financière lors de l’achat. La gestion du bien nécessitera alors l’accord de tous les indivisaires pour les décisions importantes, tels que des travaux ou la vente du logement.
Cette solution est simple à mettre en place, ne nécessitant aucun formalisme particulier, mais présente certains inconvénients. Par exemple, tout indivisaire peut demander le partage et ainsi provoquer la vente du bien à tout moment.
La société civile immobilière (SCI)
La SCI est une société dont l’objet principal est la gestion d’un patrimoine immobilier. Les acquéreurs se regroupent alors au sein de cette société, chacun étant associé et possédant des parts sociales proportionnelles à leur apport financier. La SCI devient ainsi propriétaire du bien et les décisions sont prises en fonction des statuts de la société et des parts détenues par chaque associé.
Créer une SCI implique des formalités administratives supplémentaires et engendre des coûts (rédaction des statuts, publication d’une annonce légale, etc.), mais offre une plus grande souplesse dans la gestion du bien et permet d’éviter certaines contraintes liées à l’indivision.
Tenir compte des aspects juridiques et fiscaux
Avant de se lancer dans l’achat d’un bien immobilier à plusieurs, il est primordial d’étudier attentivement les aspects juridiques et fiscaux que cela implique. En fonction de la solution choisie (indivision ou SCI), les conséquences seront différentes.
Pour l’indivision
- Fiscalité : Chaque indivisaire est imposé sur sa quote-part des revenus locatifs (le cas échéant) et doit également payer les taxes foncières et/ou d’habitation correspondant à sa part de propriété dans le bien.
- Régime matrimonial : Si les acquéreurs sont mariés, il est important de clarifier la situation conjugale à l’achat afin d’éviter des surprises en cas de séparation ou décès.
Pour la SCI
- Fiscalité : Les associés détiennent des parts sociales et sont imposés sur les revenus locatifs en proportion de leur participation dans la société. La SCI, quant à elle, doit souscrire une déclaration d’impôt sur les sociétés si elle réalise des bénéfices.
- Responsabilité : Les associés sont responsables des dettes contractées par la SCI, mais uniquement à hauteur de leur part dans la société.
- Transmission : Il est généralement plus aisé de transmettre ses parts sociales que sa quote-part en indivision, ce qui peut faciliter la gestion du patrimoine au sein d’une famille ou entre amis.
Bien choisir ses partenaires pour acheter un bien immobilier à plusieurs
Lorsque vous vous associez avec d’autres personnes pour investir ensemble dans un logement, il est essentiel de bien choisir vos partenaires et d’avoir une vision claire de leurs intentions, de leurs attentes et de leurs moyens financiers. Afin de garantir une gestion sereine de votre co-acquisition, évoquez dès le départ les sujets suivants :
- Les objectifs du projet : s’agit-il d’un achat pour vivre ensemble (famille, colocation), pour réaliser des investissements locatifs ou encore pour préparer une transmission patrimoniale ?
- Les moyens financiers de chaque personne : quel sera l’apport initial de chaque partenaire, et quelle capacité d’emprunt chacun possède-t-il ?
- La répartition des charges et des dépenses : comment les coûts liés à la possession du bien seront-ils répartis (frais d’entretien, impôts, etc.) ?
- La gestion des situations imprévues : que se passe-t-il en cas de séparation entre deux conjoints acquéreurs, du décès d’un des partenaires ou du souhait de l’un de vendre sa part ? Prévoyez des clauses permettant de gérer ces éventualités.
En résumé, acheter un bien immobilier à plusieurs peut représenter une belle opportunité de rassembler vos moyens et compétences pour franchir le pas de l’accession à la propriété, mais cette démarche doit être mise en place avec prudence. Prenez le temps de bien étudier les options qui s’offrent à vous (indivision ou SCI) et les implications juridiques et fiscales qu’elles entraînent, tout en veillant à choisir judicieusement vos partenaires de co-acquisition.